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Grand Toulouse : L’écoquartier Vidailhan se chauffe aux énergies renouvelables
L’écoquartier Vidailhan de la Zac de Balma-Gramont (Grand Toulouse), va accueillir le premier réseau français de chaleur alimenté à 80 % par des énergies renouvelables (solaire et biomasse). Mené par la Sem Oppidea, ce projet ambitieux aboutira dès l’été 2012 avec la livraison des premiers logements.
Perspective l’éco-quartier Vidailhan. © DR
« C’est une première en France » se félicite Céline Gislard, responsable d’opération de la Sem Oppidea, en décrivant le réseau de chaleur alimenté à 80 % par des énergies renouvelables (panneaux solaires haute température et chaufferie biomasse) qui va voir le jour sur l’écoquartier Vidailhan de la ZAC de Balma-Gramont.
Fruit de la fusion de trois Sem (Constellation, Setomip et Colomiers), Oppidea s’est engagée, dès 2008, dans une logique de développement durable pour la conception du quartier Vidailhan. « L’ambition de départ portait sur différents enjeux comme la diversification des ressources ou le recours aux énergies renouvelables » précise Céline Gislard. La Sem a opté pour une solution conçue par la société Cofely, filiale de GDF Suez, avec le bureau d’études Holisud. En combinant une chaudière bois et une nouvelle génération de capteurs solaires, développés par la société SAED, qui amplifient le rayonnement solaire, le réseau de chaleur permettra d’assurer la couverture de plus de 80 % des besoins en chauffage et eau chaude sanitaire de l’écoquartier, mais aussi d’éviter l’émission de 1 000 tonnes de CO2 par an.
L’exploitant de ce réseau, Cofely, qui investira 3,7 millions d’euros, en partie subventionnés par l’Ademe, pour réaliser l’ensemble des équipements, s’est par ailleurs engagé à acquérir les 1 700 tonnes de bois-énergie nécessaires au fonctionnement de la chaufferie, dans un rayon de 40 km auprès de gestionnaires de forêts durables. « À côté de l’essor de la filière bois en Midi-Pyrénées, cet engagement à long terme (30 ans) de Cofely va permettre de garantir des tarifs stables dans la durée aux futurs occupants » ajoute Céline Gislard. L’écoquartier, qui héberge des bureaux depuis le mois de février dernier, accueillera 550 logements dans un premier temps. À partir de mai 2011, 12 chantiers de logements BBC (Bâtiment Basse Consommation) et les travaux du réseau de chaleur seront lancés. Les différents ouvrages seront livrés d’ici l’été 2012.
Une deuxième phase, Vidailhan 2, sera lancée en juin prochain avec la volonté d’aller plus loin dans la logique de développement durable. « En concertation avec les élus, les différents services, les associations et les riverains, via des ateliers réguliers de co-production, nous élaborons un volet axé sur la mobilité pour favoriser les modes de transports dits doux. Une réflexion sur la question de la gestion de l’eau est également en cours » poursuit Céline Gislard. Vidailhan est candidat à l’appel à projets EcoQuartier lancé par le ministère du Développement durable.
Elsa Bellanger/Naja
Rouen : 100 hectares à reconquérir en plein cœur de ville
Au terme d’une longue concertation associant les communes à l’agglomération rouennaise, la Sem Rouen Seine Aménagement et la Spla Créa Aménagement pilotent un double projet d’écoquartier qui vise à reconquérir 100 hectares d’anciennes emprises portuaires. Une opération d’une ampleur rare qui promet de changer le visage de la Ville.
L’écoquartier Flaubert couvrira à lui seul 90 hectares. © Créa Aménagement
Que faire d’une enclave de 100 hectares située à proximité immédiate d’un centre urbain ? C’est la question qu’ont eu à se poser les responsables de l’urbanisme de l’agglomération de Rouen. Face à cette opportunité rare, la réponse de l’écoquartier s’est imposée d’elle-même. Ce sera donc non pas un, mais deux écoquartiers qui vont émerger de part et d’autre de la Seine à proximité du nouveau pont Flaubert. Baptisé Luciline rive de Seine, le plus petit des deux (10 hectares environ) a été confié à la société d’économie mixte Rouen Seine Aménagement. Les premiers bâtiments devraient sortir de terre d’ici à 2013, avec l’objectif de construire à terme 1 000 logements dont 25 % sociaux, 40 000 m2 de bureaux et 20 000 m2 de locaux d’activités à vocation tertiaire. Dans cette optique, le recours à l’énergie géothermique sera généralisé. L’ensemble sera lové dans des espaces végétalisés tirant le meilleur parti de la proximité de la Seine avec notamment la mise à jour et la valorisation de la rivière souterraine dont le quartier tire son nom, la Luciline. Autre point fort : « le quartier bénéficie déjà d’une structure en matière de transports en commun avec le passage d’une ligne de bus en site propre », explique Ida Ricci, chargée de l’opération.
La part du lion sera toutefois réservée à l’écoquartier Flaubert, confié par l’Agglomération à la Spla Créa Aménagement. Ce dernier concerne à lui seul les 90 hectares restants, situés sur l’autre rive de la Seine. Après la transformation en 2010 d’une ancien hangar portuaire en une salle de musiques actuelles, les quais et la presqu’île l’entourant vont être réaménagés d’ici au printemps 2013 en un espace vert de 20 hectares. Une première opération de 15 millions d’euros, qui préparera le terrain pour l’aménagement de l’écoquartier à proprement parler. En effet, si les premiers immeubles devraient sortir de terre dès 2014, il faudra entre 20 et 25 ans pour mener à bien l’ensemble du projet, tant son emprise est vaste. D’où des chiffres qui donnent le vertige : 650 000 m2 de surfaces construites, dont 165 000 à vocation économique, 230 000 pour l’habitat et 255 000 pour les équipements collectifs, le tout cerné de verdure et relié par les transports en commun. « Il s’agit de recréer une continuité urbaine pour permettre le retour de 10 000 habitants qui demain viendront y habiter, y travailler ou s’y divertir », explique Luc Pinon, chargé de l’opération.