
Le Baromètre TNS SOFRES montre que les associations et fondations faisant appel à la générosité publique bénéficient d’un regain de confiance au sein du grand public… mais cette confiance reste relative
Près de la moitié des Français (48 %) déclarent avoir confiance dans les associations et fondations faisant appel à la générosité publique, un score en hausse de 7 points par rapport à 2010. Ce sont notamment les moins de 35 ans, les catégories socioprofessionnelles aisées et les donateurs (réguliers et occasionnels) qui adoptent cette année une posture plus confiante que l’an dernier. Ce regain de confiance est d’autant plus remarquable qu’il intervient à une période où la crise de confiance à l’égard des institutions ne s’est pas résorbée. Les associations et fondations peuvent apparaître parmi les derniers garants des valeurs de solidarité et de proximité, derrière les associations de défense de consommateurs, au plus haut dans la confiance (83 %, + 3 points).
Même s’il est en hausse, le pourcentage de Français déclarant avoir confiance dans les associations et fondations reste inférieur à 50% ; seuls 4% des interviewés se sont déclarés très confiants à l’égard des associations et fondations, et cette proportion n’a pas évolué en un an.
La confiance dans le monde associatif n’empêche pas la défiance à l’égard de certaines associations et fondations
84% des Français déclarent avoir déjà ressenti de la méfiance à l’égard de certaines associations ou fondations, dont 39% souvent, ce qui ne signifie pas un rejet en bloc de tous les acteurs du secteur. Les raisons de méfiance spontanément invoquées sont la rémanence de scandales médiatiques même très anciens (cités à 36%), mais aussi le manque de transparence («On ne sait plus où vont les fonds.») et de lisibilité dans l’action menée (évoqué par 29% des personnes interrogées) et, pour certains, la non affectation partielle ou totale des fonds à la cause annoncée au départ (14%), ou encore un malaise dû aux sollicitations reçues (10%).
Méfiance ne signifie pas arrêt systématique du don. Cependant, 65% des donateurs citent au moins un facteur de méfiance qui les a décidés à se détourner d’une association. Par ailleurs, c’est un facteur lar‐gement mis en avant par les non donateurs pour justifier le fait qu’ils ne donnent pas.
Un nécessaire contrôle de la rigueur et de la transparence…
Les trois quarts des personnes interrogées présentent une très forte attente de contrôle à l’égard des associa‐tions et fondations : contrôle comptable et financier, mais pas seulement. Il doit aussi porter sur le respect d’engagements plus qualitatifs (affectation des dons, orientation de l’action). Or, la bonne conduite des associations et fondations en la matière reste néanmoins sujette à caution : seul un peu plus du tiers des personnes interrogées estime que les associations et fondations sont performantes sur ce sujet.
… mais pas seulement : le contrôle externe doit aussi porter sur le respect d’engagements plus qualitatifs
Les attentes des Français sont également fortes quant aux preuves et garanties qu’ils souhaiteraient recevoir des associations et fondations concernant l’efficacité de leurs actions (attente encore plus fortement marquée chez les jeunes, à 71%), l’affichage clair de leur vocation et le respect de la volonté du donateur en ce qui concerne l’orientation des dons. S’il s’agit de critères sur lesquels les critiques sont moins vives que sur la rigueur de la gestion et la transparence financière, ils sont néanmoins fortement contributifs dans la construction de la confiance.
Internet : un impact encore restreint, en positif comme en négatif… …excepté chez les jeunes
Internet joue aujourd’hui un rôle encore limité dans la confiance à l’égard des associations et fondations, au sein du grand public.
Auprès des jeunes, la relation avec les associations et fondations se construit davantage sur le web. Ils se disent sensibles à l’information qui y circule : information délivrée par les ONG sur leur site et buzz émanant des blogs et forums. Le quart des jeunes donateurs déclare avoir décidé de faire un don à la suite d’une visite de l’un de ces sites et 43 % d’entre eux considèrent que le buzz autour des associations et fondations sur Internet impacte leur confiance (contre 27 % au sein du grand public).