La reine du numérique. C’est ainsi que l’on pourrait qualifier la capitale bretonne qui affiche un dynamisme insolent en terme de démocratie participative. Et ce n’est pas Jean de Legge, directeur de la communication de Rennes Métropole qui dira le contraire : « Rennes est connue pour avoir été la première ville à ouvrir ses données publiques et travaille depuis longtemps sur la médiation urbaine ».

Pour mémoire, la ville a présenté cette année une nouvelle mouture de sa maquette 3D « De Condate à Rennes », permettant aux habitants de naviguer dans leur ville à travers les époques. Mais pour tenir son rang de ville innovante, l’agglomération ne cesse de déployer des trésors d’inventivité, notamment dans le domaine de la participation citoyenne à la vie de la cité. Murs contributifs, espaces de discussion thématisés, enquêtes… l’objectif est bien de « dépasser la notion de l’internaute qui pose sa question et de développer une communauté d’internautes ».
Dans le domaine, le plus grand succès de la ville à ce jour restera la tenue de la seconde édition rennaise du « Forum Libération » en mars 2010, qui a totalisé 19 000 entrées sur deux journées. Une foule qui s’est pressée pour assister aux 46 conférences sur le thème du bonheur. « Notre propos, c’est de faire participer des gens à des enjeux et à un même territoire ».

Sortir de la consultation sur l’aménagement urbain pour entrer dans la concertation
Mais de l’aveu de son directeur de la communication, il manque encore aujourd’hui à l’agglomération une étincelle supplémentaire et notamment « des applications permettant de donner une dimension collective au débat et une dimension un peu ludique dans la participation ». Autre lacune : la pratique de la démocratie participative se fait aujourd’hui à l’échelon des quartiers et de la ville, encore trop peu à celui de l’agglomération. « On essaie donc de développer des outils qui permettent à l’ensemble de l’agglomération de participer à nos débats ». Dont acte.

La ville a notamment ouvert fin novembre le site de débats Causes Communes qui a réuni près de 1 500 habitants, intrigués par l’aspect communautaire de cette plateforme. « Des gens que l’on ne touchait probablement pas avant » avec les outils plus classiques, comme les réunions publiques. L’objet de ce site est de pouvoir demander aux habitants leur avis sur des sujets d’actualité, sous forme d’enquêtes, de débats ou de discussions, pour « créer une dynamique sur des sujets importants ». Même si pour l’instant les sujets importants concernent la maquette des magazines de la ville et les fêtes de Noël. « Il y a des moments et des intensités de contribution différentes », admet Jean de Legge. La ville de Rennes est-elle en bonne voie dans le déploiement de sa « stratégie commune sur le plan de l’organisation de la démocratie participative et de la mobilisation des habitants » ? Le débat est ouvert.

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