Chypre : la taxe sur les dépôts bancaires inquiète
Retrouvez l’actualité des marchés financiers et de l’économie de la semaine, synthétisée par les experts de la salle des marchés du Crédit Mutuel ARKEA.
La taxation des dépôts bancaires chypriotes pourrait créer un dangereux précédent en Zone euro susceptible de relancer la crise financière. Dans la zone euro, les marchés sont suspendus aux négociations en cours entre l’Eurogroupe, la BCE, le FMI et le gouvernement chypriote.
Alors que Chypre (0.2% du PIB de la Zone euro) demandait une aide de 17 Md€, le FMI, la BCE et les ministres des finances de la Zone euro (Eurogroupe) lui ont accordé une aide de 10 Md€ (dont 1 Md€ financé par le FMI). La participation du FMI, nécessaire pour obtenir l’approbation du Parlement allemand, nécessitait un montant plus faible, de manière à maintenir le ratio de dette/PIB chypriote en deçà de 120% (100% avec une aide de 10 Md€).
Les conditions de l’aide et notamment la taxation à 6.7% de tous les dépôts bancaires en deçà de 100 000€ et de 9.9% au-delà, inquiètent les marchés (baisse de l’euro, des taux longs, des indices boursiers plus prononcés pour les pays du sud de la Zone
euro, hausse mesurée des taux d’Etat italiens et espagnols).
Ces prélèvements, censés rapporter 5.8 Md€ à l’Etat chypriote, créent un précédent qui pourrait inquiéter les épargnants dans les autres pays fragiles ou sous aide européenne. Ils pourraient également provoquer une fuite des capitaux. Les non résidents représentent en effet 40% des dépôts chypriotes, dont au moins 20 Md$ d’origine russe.
Face au tollé déclenché par cette mesure, des négociations se poursuivent entre le gouvernement chypriote et la troïka pour diminuer le taux de taxation pour les dépôts inférieurs à 100K€ (ex : dispense en dessous de 20K€, 3% de 20 à 100 K€, 12.5% au delà). Cette taxation devra être votée par le Parlement chypriote réuni en session extraordinaire mardi 19/03. Le Président chypriote N. Anastasiades, élu il y 3 semaines, sera à la peine pour obtenir une majorité des voix. Un échec lors de ce vote ferait réapparaître le spectre de faillites bancaires, de sortie du pays de la Zone euro.
L’application de la taxe, quant à elle, fait craindre une fuite des dépôts bancaires et une contagion financière au reste de la Zone euro. Les banques chypriotes n’ouvriront pas avant jeudi dans l’attente du vote.
Le point marché est disponible en PDF en cliquant sur l’image:
Publié le 19 mars 2013, dans Actualités, et tagué économie, BCE, conjoncture, finances, marchés. Bookmarquez ce permalien. Poster un commentaire.
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