Norbert FANCHON : « il faut une révolution copernicienne »de la Politique du logement

Source : groupe Gambetta

 Par Norbert Fanchon, Président du Directoire du Groupe Gambetta 


Depuis la décentralisation, la politique du logement en France est fondée sur un terrible malentendu : l’Etat a fait le choix d’aider les acquéreurs de logement, et par ricochet les producteurs, plutôt que d’aider les collectivités locales. En fait, tout s’est passé comme si rien n’avait changé depuis que la responsabilité de l’urbanisme leur a été confiée, alors que leurs décisions conditionnent désormais largement la disponibilité foncière, la vigueur de la production et les prix de sortie.
Si les collectivités ont bénéficié pendant trente ans de dotations les incitant à la modération de la fiscalité locale ou encore à ne pas céder leurs emprises foncières à des prix excessifs, cette situation est révolue. La maîtrise des droits à construire et des autorisations, le bénéfice de la taxe foncière et de la taxe d’habitation sont les seules ressources qui restent aux communes. D’ailleurs, le débat est ouvert sur le manque de réalisme du calcul des taxes locales : l’entrée en vigueur de la réforme des bases cadastrales devra bien intervenir un jour pour une opération-vérité sur le patrimoine foncier, bâti et non bâti.
Que faut-il faire en faveur des collectivités pour dynamiser la construction à des prix accessibles? Il importe d’abord de supprimer les aides publiques aux acquéreurs et de libérer les droits à construire. La dépendance aux aides des acteurs est patente. Une illustration : à Nantes, le prix de marché est de 2 500€/m2, grâce au PSLA (prêt social de location-accession) et la TVA à taux réduit. Sur le même territoire, un logement acquis sous le régime fiscal du dispositif Pinel, ne bénéficiant pas de ces avantages, ressort à un prix de 4 000€/m2, l’acquéreur acceptant l’effort du prix à l’entrée, parce qu’il pourra modérer son imposition ensuite. Bref, un marché de dupes : les aides à l’acquéreur, accédant ou investisseur, ne sont là que pour servir d’amortisseur à des prix excessifs.
C’est en zone véritablement tendue qu’il faut accentuer l’effort de construction privée et abonder l’offre locative privée : entre 1995 et 2008, alors que la zone A -marchés à plus fort déséquilibre entre l’offre et la demande-, qui ne comprenait alors que l’Ile-de-France, les Alpes-Maritimes et le Pays de Gex, le nombre de logements locatifs privés n’a crû que de 5%, pendant que l’offre HLM augmentait de plus de 50% pour tenter de satisfaire la demande.
En revanche, on assimile à tort la taille des agglomérations et leur attractivité aux tensions de marché: Aix-en- Provence, Marseille, Lyon, Bordeaux, Toulouse, Montpellier ou Nantes sont des villes chères, mais la population parvient à s’y loger, avec, il est vrai, une majoration du taux d’effort. Ce ne sont pas à proprement parler des marchés tendus….en savoir plus

Publié le 20 juin 2016, dans Actualités, Habitat, Immobilier, et tagué , . Bookmarquez ce permalien. Poster un commentaire.

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