Commerces : le confinement permet de s’approprier une valeur montante, le local @nexity
Source : Envies de ville by Nexity

Vincent Chabault est sociologue, enseignant-chercheur à l’Université de Paris et à Sciences Po. Spécialiste de la consommation et du commerce* notamment, il observe le phénomène de la montée du local dans les usages autour du commerce depuis de nombreuses années. Cette parenthèse historique de confinement va-t-elle confirmer cette tendance ?
Quelles sont les observations que vous pouvez faire aujourd’hui, en tant que sociologue spécialisé sur la consommation et le commerce, sur la crise actuelle que nous vivons ainsi que sur ses conséquences sur le commerce des centres-villes et des périphéries ?
Comme dans toute période de crise, les pratiques de consommation sont redéfinies. Le secteur alimentaire fait l’objet de toutes les attentions. Selon l’institut Nielsen, le lundi 16 mars a été un jour record pour la distribution. Côté produits, les rayons épicerie salée, surgelés, entretien et papier hygiénique rencontrent des succès considérables quoique prévisibles. Coté circuits de ventes, le drive, la livraison à domicile, les commerces de proximité connaissent des progressions très fortes. Les super et hypermarchés sont en croissance mais des proportions bien moins élevées. Si l’on raisonne selon le territoire, je ne crois pas que le centre-ville soit discriminé au profit de la périphérie : les formats urbains de distribution sont fortement plébiscités.
Considérant le phénomène des supermarchés qui s’approvisionnent actuellement essentiellement français, pensez-vous que cette crise puisse changer nos habitudes alimentaires et au delà, nos habitudes urbaines ? Et si oui, de quelle manière ?
Publié le 16 avril 2020, dans Actualités. Bookmarquez ce permalien. Poster un commentaire.
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