INFO JAPON Economie : Impact du tremblement de terre
Vendredi 11 mars, la côte nord-est du Japon a été touchée par un séisme d’une magnitude de 9,0 sur l’échelle de Richter, ce qui en fait un des cinq plus violents au monde depuis l900. Ce séisme a ensuite causé un tsunami qui a dévasté les villes côtières. Les pertes humaines se chiffrent en milliers de morts (près de 15000 au 18 mars). Les dégâts matériels sont très importants. Plusieurs centrales nucléaires étaient situées sur cette côte, et l’une d’elles, Fukushima Daiichi est actuellement dans une situation problématique, du fait d’un blocage de ses systèmes de refroidissement.
Les marchés ont brutalement réagi à ces événements, le Topix et le Nikkei perdant 10% sur la semaine, l’Euro Stoxx étant lui-même en recul de 3% depuis le début de la semaine et revenant à 0 depuis le début de l’année 2011.
Plus que l’ampleur du coût de reconstruction des dommages causés par le tremblement de terre, la panique s’explique davantage par le risque d’une catastrophe nucléaire à proximité de Tokyo. Il existe encore de nombreuses incertitudes sur ce point. Plus celles-ci seront importantes et longues à se résoudre, plus la reprise de l’activité s’éloignera dans le temps. C’est la clé du redémarrage des régions qui ont été touchées.
Si l’approvisionnement en électricité est limité, parce qu’il y a une incertitude sur le nucléaire et parce que les modes de production d’électricité par des sources de substitution sont longues à mettre en oeuvre, la situation économique sera plus durablement affectée.
C’est la résolution de cette crise et sa durée qui feront que les conséquences économiques sur l’économie japonaise et indirectement sur la croissance mondiale seront plus ou moins importantes.
- Estimation de l’impact économique du tremblement de terre
Théoriquement, l’impact du tremblement de terre représente une destruction de capital fixe. Ceci est négatif à court terme à cause de la paralysie de l’activité et de la perte de confiance et positif à moyen terme lors de la reconstruction de ce stock de capital.
- Poids des régions touchées :
Les trois préfectures les plus touchées (Miyagi, Iwate, Fukushima) représentent 4,1% du PIB japonais. Si l’on ajoute la préfecture d’Ibaraki également très touchée, on arrive à environ 6,2% du PIB, 6,8% de la population, 7,2% du stock de capital privé, 6,2% du stock de logements (source Barclays).
Pour comparer, la préfecture de Hyogo, au cœur du séisme de 1995, représentait environ 4,0% du PIB.
- Impact des coupures de courant :
Outre la centrale de Fukushima, plusieurs centrales ont été arrêtées, entraînant une baisse de capacité de l’ordre de 25% pour TEPCO, l’opérateur des centrales touchées
- Répartition des charges de reconstruction :
Le gouvernement fait office d’assureur face au risque de tremblement de terre. En dernière analyse, la destruction de richesse ne sera donc pas portée par le secteur privé, mais par le gouvernement, lequel financera le remplacement des actifs détruits.
Ceci pose des questions compte tenu de la situation déjà extrêmement tendue des finances publiques japonaises. Y aura-t-il des hausses d’impôts, ou émission d’obligations spéciales pour financer la reconstruction ?
- Rappels sur le tremblement de terre de Kobe :
Le tremblement de terre de Kobe du 17 janvier 1995 avait entraîné un coût total de 10 000 Mds Yen (soit environ 2,5% du PIB) et des pertes d’activité de l’ordre de 3 500 Mds Yen.
L’impact sur la croissance a été très limité, le PIB progressant de 3% sur le premier trimestre 1995, en grande partie du fait de la variation des stocks, la demande finale étant beaucoup plus faible.
La consommation a marqué le pas durant le premier trimestre avant de rebondir dès le deuxième trimestre 1995. La dépense publique a également tiré l’activité sur les trimestres suivants du fait des dépenses de relance. Deux plans de soutien avaient été annoncés en avril et en septembre 1995. Leur taille respective était de 7 300 Mds Yen et de 14 200 Mds Yen (le PIB annuel 1995 était de 500 000 Mds Yen). Sur ces montants, la part de dépenses effective est estimée à 2 600 Mds et 7 000 Mds Yen. Le premier budget supplémentaire a été voté quarante jours après le tremblement de terre.
A moyen terme, l’effort de reconstruction aura un impact positif sur l’activité en soutenant l’activité de construction. Une étude Mizuho estime que les 8 500 Mds Yen de dépenses de reconstruction ont entraîné un volume d’activité de 15 900 Mds Yen (environ 3% de PIB), une fois les effets de second tour pris en compte.…en savoir plus…
Publié le 18 mars 2011, dans Actualités, et tagué catastrophe nucléaire, Impact économique du tremblement de terre, info japon, magnitude, nucléaire, séisme, tremblement de terre, tsunami. Bookmarquez ce permalien. 1 Commentaire.
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