Publié le dimanche 11 juillet 2010,  Nord éclair

Entre 2011 et 2015, c’est le service des urgences qui sera totalement réorganisé. Aujourd’hui, ce pôle, qui accueille en moyenne un malade toutes les cinq minutes, est réparti de chaque côté de l’avenue Oscar-Lambret. « Il y aura un énorme sas dès l’entrée, où les services médecine et chirurgie seront regroupés. Nous aurons le meilleur accueil d’urgence d’Europe », explique le responsable des urgences, Patrick Goldstein. Mais il reconnaît que « la mutualisation des moyens ne suffira pas à pallier le manque de médecins ».

depuis les années 80
C’est bien le problème de Frédéric Herrewyn, responsable CGT. « Ces travaux étaient nécessaires, le service de réanimation est dans des préfabriqués depuis les années 80. Mais ça n’est pas parce qu’on a des murs bien repeints qu’on soignera mieux. Cet argent aurait pu servir à financer de nouveaux postes. » Il dénonce des cadences de travail trop élevées, qui se traduisent par un taux d’absentéisme lié aux accidents du travail, « en augmentation de 100 % entre 2005 et 2009 ». La faute à la « stratégie du CHR », qui « intensifie les conditions de travail pour optimiser les coûts ».
Troisième et dernier volet de ce projet : la restructuration du service cardiologie. « Là-bas il y a des lits en trop alors que nous sommes débordés aux urgences. Il faut réorienter le parc hospitalier pour répondre aux besoins en pédiatrie et en gériatrie notamment », selon Patrick Goldstein.
Les salariés, qui ont appris la nouvelle le mois dernier, craignent des suppressions de postes. Mais la direction rassure : « Tout le personnel sera réaffecté vers d’autres services. »

Investir avec l’aide de l’État
Coût total du projet : 183 millions d’euros, financés en majorité par le CHR. L’État apportera 79,5 millions d’euros dans le cadre du Plan hôpital 2012.
Une aide conditionnée au bilan financier du CHR. « Nous sommes arrivés au quasi-équilibre fin 2009, alors que nous avions un déficit de 39 millions d’euros deux ans plus tôt », se félicite Bruno Donius, directeur adjoint. Résultat selon lui d’une augmentation de la fréquentation. Le nombre de patients hospitalisés au CHR a crû de 20 % en cinq ans.